Skip to content Skip to sidebar Skip to footer

16 novembre

16 novembre 2024.

Sainte Gertrude

Elle le deviendra par grâce

Extrait des Exercices de sainte Gertrude d’Helfta

« Tu célèbreras en cette manière le mariage spirituel, l’union d’amour, les épousailles de ton âme chaste, et leur consommation avec Jésus, l’Époux céleste, par le lien indissoluble de l’amour.

Voix du Christ à l’âme :

Regarde vers moi et me reconnais, ô ma colombe. C’est moi Jésus ton doux ami. Ouvre-moi le plus profond de ton cœur. Oui, moi, qui suis venu de la terre qu’habitent les anges, la beauté incomparable. C’est moi-même la splendeur du divin soleil. Moi, je suis cette très éclatante journée printanière, qui seule luit toujours et ne connaît pas de couchant. La majesté de ma gloire surpasse toute essence, remplit le ciel et la terre: l’éternité seule peut en mesurer l’étendue. Moi seul, je porte sur ma tête le diadème impérial de ma glorieuse déité. Moi, je porte la couronne sertie de mon sang, de ce sang vermeil que pour toi j’ai versé. Ni au-dessus du soleil, ni au-dessous, nul n’est semblable à moi.

Au geste de ma main, purs comme les lis, s’avancent les chœurs des vierges, et moi, je les possède dans le chœur de l’éternelle vie, dans les délices de ma divinité. Moi, je les nourris de l’exquise jouissance d’une allégresse toujours printanière. En même temps je ne dédaigne pas d’abaisser mes regards vers cette vallée où je puis recueillir des violettes sans tache.

Celle-là donc qui voudra m’aimer, je veux en faire mon épouse, je veux la chérir et l’aimer d’un ardent amour. Moi, je lui apprendrai le cantique des vierges, qui résonne avec tant de douceur de ma gorge, qu’elle sera contrainte de s’unir à moi par le plus suave lien d’amour. Ce que moi je suis par nature, elle le deviendra par grâce. Je l’étreindrai dans les bras de mon amour, la pressant sur le cœur de ma déité, pour que par la vertu de mon ardent amour, elle fonde comme la cire au milieu du feu. Ma colombe bien-aimée, si tu veux être mienne, il est nécessaire que tu me chérisses avec tendresse, avec sagesse, avec force; afin de pouvoir suavement expérimenter en toi tout cela »

Exercices, III