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13 septembre

13 septembre 2024.

Vendredi de la 23ème semaine du TO

Lc 6, 39-42

« Un aveugle peut-il guider un autre aveugle… ? » ; avec cette première parabole, Luc donne le thème de cette section : la relation entre les disciples.

Rappelons que nous sommes à la suite du discours soulignant la nécessité d’être fils à l’image du Père : miséricordieux. Cette miséricorde doit conduire la vie personnelle et ecclésiale du disciple. Ici, la relation entre le disciple et le maître pourrait être comparée à celle d’un fils envers son père qui lui enseigne, le corrige, pour son bien (Pr 1,8; 4,1, …). Mais qui est ce disciple, aveugle, et qui est le maître éclairé et éclairant, le didascale (l’enseignant) pour prendre une traduction plus littérale ?

Dans la suite de l’évangile, ce terme de didascale est uniquement attribué à Jésus. C’est ainsi que lui-même se nomme le jour de la Cène. Aussi, chaque disciple se doit d’écouter et d’imiter cet unique maître, et se former à Celui qui honore le pauvre, donne sans mesure, et livre sa vie pour tous. Sans cela, un disciple s’arrogeant le titre de maître, deviendrait plus aveugle que son supposé disciple… s’il ne le considère pas d’abord comme un frère.

Les disciples aveugles, formés au Christ, voient maintenant. Ils voient enfin qu’ils sont frères, et voient encore ce que leurs frères ont à faire pour progresser sur le chemin de l’Évangile. La charité fraternelle l’exige. À ne rien dire, on laisse un frère en difficulté et l’on devient complice et coupable. Mais, nous sommes toujours plus prompts à voir les difficultés et les failles des autres. Et l’on comprend que Jésus préfère voir ses disciples d’abord balayer devant leur porte plutôt que voir la poussière chez leur voisin. Mais faut-il pour autant se taire ? Comme toujours, les paraboles nous amènent à aller plus loin…

L’écart est grand entre une poutre et une paille, entre un fardeau et une futilité. Jésus a-t-il le sens de la mesure ? Oui. Il demande au disciple d’être plus attentif à voir en lui ce qui peut constituer un aveuglement, un obstacle sur le chemin de l’Évangile avant d’aller aider son frère à y voir mieux. Il invite au sage discernement qui permet de reconnaître ses propres imperfections avant de reconnaître, celle des autres. Car les égarements, les aveuglements du disciple pourraient conduire ses frères à leur perte. C’est la posture du disciple qui se sait tout autant, voire davantage pécheur que son frère, mais qui sait aussi que celui-ci a besoin de lui sur la même route de l’Évangile. C’est cette humilité qui porte du fruit jusque dans la miséricorde fraternelle.