11 mai 2025.
4ème Dimanche du Temps Pascal
Année C
Jn 10, 27-30
Tout au long du temps de Pâques, la première lecture est tirée des Actes des Apôtres, où l’Évangéliste Luc nous décrit les débuts de l’Église, au cours des premiers mois, puis des premières années qui suivirent la mort et la résurrection de Jésus.
En écoutant ces lectures, au cours des trois dernières semaines nous avons vu comment les Apôtres, après avoir été confirmés par la force de l’Esprit Saint, ont d’abord témoigné courageusement de Jésus à Jérusalem, puis comment, après la mort d’Étienne, la Bonne Nouvelle avait été prêchée jusqu’à Antioche, d’où Barnabé était allé chercher Paul à Tarse.
Paul et Barnabé sont envoyés en mission par les frères ; et lorsqu’ils arrivent à Antioche de Pisidie, ils vont, le jour du sabbat, selon leur coutume, prêcher la Bonne Nouvelle dans la synagogue. Leur message étant repoussé par les Juifs, ils se tournent vers les païens, et c’est le début d’une mission qui portera l’Évangile jusqu’aux confins du monde et jusqu’à nous.
Quel était leur message ? L’essentiel de ce message nous est donné dans le très bref texte de l’Évangile de Jean que nous venons de lire, et spécialement dans l’affirmation de Jésus qui clôt cette citation : « Le Père et moi, nous somme UN ».
Et c’est dans ce contexte que Jésus se présente comme le Bon Pasteur, utilisant une image qui parle à nos cœurs.
Dans le passage qui précède, au début du chapitre 10, Jésus avait utilisé cette figure du pasteur, dans un contexte polémique, où il reproche aux Pharisiens, aux scribes et aux chefs du peuple de ne pas être de bons pasteurs, de dominer et d’opprimer le peuple par lequel ils se font servir et qu’ils exploitent, alors qu’ils devraient eux-mêmes être au service du peuple. Il les oppose au bon pasteur, qui est prêt à risquer sa vie pour défendre ses brebis contre les loups, et qui va à la recherche de la brebis perdue.
Ses interlocuteurs deviennent de plus en plus inquiets. Les uns disent simplement : « il déraisonne, pourquoi l’écouter encore ? » Mais d’autres viennent le trouver au Temple et lui disent : « Jusqu’à quand vas-tu nous tenir en suspens ? Si tu es le Christ, dis-le nous ouvertement ». Et la réponse de Jésus consiste d’abord à dire : « Je suis le Bon Pasteur », indiquant qu’il incarne dans son être et sa vie l’amour de Dieu pour tous ses enfants.
Et il conclut par cette affirmation plus claire que jamais : « Le Père et moi sommes UN ». Les Juifs comprennent fort bien ce qu’il vient d’affirmer et veulent le tuer parce qu’il s’est fait l’égal de Dieu.
Jésus décrit alors ce que signifie cette image du pasteur et des brebis ; il décrit ainsi la nature des relations entre Lui et ses disciples. Il s’agit d’une relation personnelle de connaissance et de confiance, d’écoute et d’appartenance.
Jésus appelle ses disciples qui écoutent sa voix, Il les connaît et eux le reconnaissent et le suivent. Il leur donne la vie éternelle, si bien qu’ils ne périront jamais. Personne ne pourra les arracher de sa main car c’est du Père qu’il les a reçus.
C’est cette relation d’amour et de confiance qu’il faut lire dans l’image du berger et de la brebis, et non une relation de marche aveugle derrière un guide quelconque.
Dans la lecture de l’Apocalypse (2ème lecture), Jésus est présenté à la fois comme l’Agneau et comme le Pasteur conduisant vers les eaux de la vie et essuyant toutes les larmes des yeux de ceux qui pleurent.
Frères et sœurs, si nous n’avons pas encore établi une relation personnelle avec Jésus ou bien si après l’avoir établie nous l’avons perdue, il est probable que cette image du pasteur et de la brebis nous laissera indifférent.
Mais si, au contraire, une telle relation s’est établie, si nous avons une relation d’amitié et de confiance totale pour Jésus, et si cette relation se vit tout au long des mille et une occupations de notre vie quotidienne, il est probable que ce langage imagé de Jésus et de l’Évangéliste Jean, nous aidera à nous dire à nous-mêmes ce que nous vivons.
Frères et sœurs, nous sommes tous appelés à être cette brebis aimée de Jésus, connue de lui, mais aussi à être – à l’image de Jésus – les pasteurs les uns des autres et les pasteurs de toute l’humanité, non pas en les dominant mais en parlant selon le langage de l’Évangile avec des mots qui expriment l’amour, en écoutant nos frères et sœurs avec l’oreille du cœur, en apprenant à comprendre les autres avec l’intelligence du cœur que donne l’Esprit Saint et non pas à les juger.
Et surtout nous sommes tous appelés à être UN avec Jésus et son Père comme Lui est Un avec son Père, alors nos frères et sœurs par notre manière d’être découvriront que Jésus est le seul vrai Pasteur qui les aime d’un amour personnel, d’un amour éternel, d’un amour sûr, que Jésus les connaît et les accueille tels qu’ils sont, avec leurs limites, leurs pauvretés et leurs faiblesses. Et alors, ils le suivront jusqu’à la vie éternelle.
L’Eucharistie est à la fois la source et l’expression de cette unité du Père et du Fils, de Jésus et de toute l’humanité que Jésus veut déposer dans la main du Père.
29 décembre