28 août 2024.
28 août.
Reconnaissance de saint Augustin envers son Dieu.
Mon Seigneur, laisse-moi parler à ta miséricorde, moi qui ne suis que terre et poussière. Oui, laisse-moi parler (…)
J’ai été reçu en cette vie par la douceur de tes tendresses, comme mon père et ma mère me l’ont appris. C’est par eux que tu m’as formé sur cette terre, au moment fixé, mais je ne m’en souviens pas. J’ai reçu la douceur du lait des femmes qui me nourrissaient (…)
A cet âge-là, qu’est-ce que je savais ? Téter, goûter avec plaisir, pleurer quand je souffrais, et rien de plus.
Et puis je commençais à rire, en dormant d’abord, puis éveillé. Tout cela, on me l’a dit et je l’ai cru. En effet, nous voyons cela dans les autres enfants, mais je n’en ai aucun souvenir (…)
Depuis longtemps mon enfance est morte, et je suis vivant. Mais toi, Seigneur, tu es toujours vivant, et rien ne meurt en toi. Oui, avant la naissance du monde, tu existes, et tu es Dieu et Seigneur de tout ce que tu as créé.
Seigneur du ciel et de la terre, je te rends gloire et je chante tes louanges pour les débuts de ma vie et pour mon enfance, même si je ne m’en souviens pas. Mais tu nous permets d’imaginer ce que nous avons été, en voyant les autres.
De qui pouvons-nous recevoir l’existence et la vie, sinon de toi ?
Et qui donc peut se créer lui-même ?
Pour toi, Seigneur, être et vivre ne sont pas deux choses différentes parce que, être pleinement et vivre pleinement, c’est la même chose ! Oui, tu es le Très-Haut, et tu ne changes pas. Tes années ne finissent pas, elles sont un aujourd’hui qui dure toujours.
C’est pourquoi beaucoup de nos jours, et bien des jours de nos pères, ont passé par ton aujourd’hui. Ils ont reçu de lui leur durée et leur existence !
D’autres années passeront encore, et elles recevront de ton aujourd’hui leur mesure et leur existence. Mais toi, tu es toujours le même. Toutes les choses de demain et de l’avenir, c’est aujourd’hui que tu les feras. Toutes les choses d’hier et du passé, c’est aujourd’hui que tu les as faites.
In Confessions, Livre I, 7.9-10.