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(Père Bernard Ducruet osb).

Comment devenir oblat bénédictin à Bouaké?

Sans doute lorsque, au contact d'une communauté monastique bénédictine, on entend un appel pressant à s'offrir à Dieu, à faire de sa vie de chrétien vivant dans le monde « une vivante offrande à la louange de sa gloire », les circonstances dans lesquelles cet appel retentit sont toujours singulières : « Qu'il s'agisse d'un coup de foudre ou d'une lente maturation, ce sera toujours un long chemin de conversion pour le baptisé touché par la grâce et le don de Dieu »

Le premier temps est un temps d’approche du monastère, très variable dans sa durée et ses modalités. Il s’agit de fréquenter « cette » communauté monastique en qualité d’hôte, et d’y trouver un lieu-source qui éveille un désir de grandir en sainteté dans la vie concrète et quotidienne. Une première connaissance de l’oblature se fait par la rencontre d’un moine ou d’une moniale, dans le cadre d’entretiens ou d’accompagnement spirituel ; des livres peuvent y aider.

Si l’appel à l’oblature est vérifié de part et d’autre, s’ouvre alors le temps de la formation. Il peut être marqué par un rite d’entrée en oblature où la personne formule sa demande.

La période de formation – dont la durée est variable, notamment selon les possibilités de fréquentation du monastère – est un temps d’initiation à la règle de saint Benoît comme chemin d’Évangile et un temps de discernement : il s’agit de vérifier la capacité du futur oblat à percevoir les valeurs évangéliques de la Règle et à les incarner dans une vie séculière de « fidèle du Christ » dans sa famille, son travail, ses engagements.

La formation se fait le plus souvent individuellement, mais aussi dans le cadre du groupe des oblats du monastère où les nouveaux venus font l’expérience d’appartenir à la famille monastique.

Le cheminement s’achève par la liturgie de l’oblation. Elle se fait de préférence au cours de l’Eucharistie qui rassemble la communauté et les hôtes, pour souligner son union à l’offrande du Christ et de l’Église. L’oblat lit publiquement sa charte d’oblation qui l’engage à servir le Christ dans un effort persévérant de conversion évangélique, à l’école de la règle de saint Benoît et en communion avec les frères ou les sœurs de son monastère. La prière traditionnelle du « suscipe » associe désormais moines ou moniales et laïcs oblats – gens du cloître et gens des rues – dans le même désir de « Ne rien préférer à l’amour du Christ. »

On peut admirer et même vénérer l’idéal monastique bénédictin, mais que peut-il apporter à de simples chrétiens déjà consacrés à Dieu par leur baptême et appelés à la sainteté ? Eh bien, la Règle de saint Benoît nous l’apprend elle-même: elle est en effet une école où l’on apprend à servir le Seigneur. « L’oblature, écrivait le TRP Dom Gérard, est avant tout un esprit. C’est l’esprit de saint Benoît. Un esprit, si simple, si puissamment enraciné dans les premiers âges du christianisme qu’il peut aisément se répandre du tronc jusqu’aux branches les plus éloignées…  L’esprit bénédictin incline le moine à chercher Dieu d’une façon obstinée et concrète, à organiser toute son existence selon la volonté de Dieu, sous le regard de Dieu, pour le service de Dieu ». C’est aussi dans ce même esprit que  la Règle guide et soutien nos oblats à organiser toute leur vie en une louange à la gloire de Dieu et pour le salut et la sanctification de leur âme.

Frère Aimé TANO