Skip to content Skip to sidebar Skip to footer

Jeudi de la 15ème Semaine du Temps Ordinaire (Mt 11, 28-30)

18 juillet 2024.

Frères et sœurs, chacun de nous dans sa vie cherche le bonheur. Où est le bonheur ? Où est la joie ? Jésus, dans l’Evangile d’aujourd’hui, est joyeux ; la preuve, il loue son Père, or il faut de la joie pour louer.

Jésus est joyeux, Jésus loue, non pas à cause de lui mais à cause de nous, il sait bien que nous sommes des pécheurs et des petits, mais il voit que nous lui faisons confiance et que cela nous rend heureux.

Jésus nous apprend ainsi que la vraie joie c’est d’accepter de devenir pauvre de soi-même pour devenir riche de l’amour de Dieu et du bonheur des autres. Si nous faisons cette expérience, nous deviendrons, à l’image de Jésus, « doux et humble de cœur » ; voilà le chemin de la vraie joie.

Notre Dieu est un Dieu renversant. Il se plaît à désarçonner un monde centré sur lui-même en révélant ses secrets aux petits et aux humbles.

On ne creuse pas le mystère du Royaume de Dieu avec ses méninges et son intelligence spéculative, mais avec son cœur et à force d’aimer. Celui qui se vide de soi-même se remplit de Dieu, mais celui qui est plein de soi est privé de Dieu. Jésus, ce matin, nous confie sa louange, étonnons-nous avec Lui, émerveillons-nous avec Lui.

Il nous réserve d’abord une première surprise : celui à qui « le Père a tout confié », celui qui ne fait qu’un avec lui et dont Lui seul une totale connaissance, n’est lui-même qu’un pauvre parmi les pauvres, un « doux et un humble ».

C’est un Dieu renversé, une icône de la divinité qui bouscule de fond en comble nos représentations du divin. Il est un Sauveur qui déploie sa puissance dans la faiblesse, et sa force dans la douceur.

C’est d’ailleurs devant l’échec qu’il vient de subir auprès des scribes et des docteurs de la Loi, et de l’accueil que lui réservent les petits et les pauvres, qu’il laisse monter de son cœur ce chant de louange.

Tout autre que lui se laisserait démoraliser devant le refus des sages et des savants et l’acceptation des gens simples et tout-petits.

Voilà une très grande leçon à tirer pour nos vies de tous les jours. Nous avons à prier à partir de nos soucis et à chercher le chemin de l’action de grâces au sein même des situations difficiles que nous traversons.

Parce qu’alors, comme Marie au Magnificat et Jésus dans cette scène de jubilation, nous sommes de ces pauvres que Dieu préfère. Nous devons ce matin entendre l’appel du Pauvre par excellence qu’est Jésus : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le fardeau, et moi, je vous donnerai le repos ».

Le Dieu de Jésus prend le parti des pauvres, des petits et des faibles. Ce sont ceux qui se sentent fragiles et vulnérables, surtout en face de ceux qui savent tout, qui ne doutent de rien, et surtout pas d’eux-mêmes, qui accueillent avec joie celui qui passe au milieu d’eux « en faisant le bien ».

Au joug écrasant de la Loi des sages et des savants quand elle se fait carcan de rites, de pratiques, d’interdits et d’ordres, Jésus substitue son fardeau léger. Il offre un sens à nos vies humiliées.

Il n’en supprime ni la fatigue, ni les larmes ni le sang, mais ce qu’il exige de nous, il nous donne de pouvoir le lui offrir. Il accepte de rejoindre notre condition méprisée, pour la refaire par le dedans et tracer un sentier qui sera celui de la liberté des fils de Dieu.

L’image du joug que Jésus choisit était facile à comprendre parce qu’elle était tirée de la vie quotidienne. Le joug servait à atteler deux bêtes pour qu’elles puissent travailler en commun et avancer ensemble dans la même direction.

Nous sommes invités à entrer dans cette réalité d’être au même joug que le Christ et, par conséquent, à devenir doux et humbles de cœur. En partageant les mêmes liens, nous devons agir comme lui. À son exemple, nous devons prier les psaumes comme il le faisait chaque matin en disant : je t’exalterai, mon Dieu, mon roi ; je bénirai ton nom toujours et à jamais. (Psaume 144 de la messe). Être à ses côtés nous oriente dans la connaissance du Père. Personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler.