10 juillet 2024.
21 Ne rien préférer à l’amour du Christ.
Je voudrais commenter ce verset ce matin en me servant d’un auteur spirituel, un père cistercien du XIe Siècle, le Bienheureux Guillaume de Saint-Thierry.
Sans doute, quand j’aime l’Amour, ce n’est point l’Amour que j’aime, cet Amour par lequel j’aime ce que je veux aimer, et par lequel j’aime tout ce que j’aime ; mais c’est moi que j’aime aimant.
Nous avons là, l’une des perles spirituelles de la pensée de Guillaume.
Qui peut dire qu’il aime le Christ ? C’est une question terrible, surtout quand nous voyons que souvent dans nos journées nous nous éloignons de lui.
Guillaume sait qu’il ne se voit pas vivre sans le Christ et que même si son amour est médiocre, il s’aime lui-même lorsqu’il prie, lorsqu’il fait sa lectio, là il se sent lui-même. Il s’aime lui-même aimant le Christ.
S’aimer aimant est différent d’aimer l’amour ! Et pourtant c’est une étape vitale. Cette réflexion de Guillaume peut conduire à s’interroger sur la représentation que nous nous faisons de nous-mêmes :
Comment je m’aime ? c’est-à-dire comment je me reconnais moi-même dans mon vrai désir ?
Où est mon vrai désir qui peut me permettre de me reconnaître dans ce qu’il y a d’essentiel ?
Est-ce que je m’aime comme homme de prière ? Est-ce que je me reconnais comme être du désir de l’amour du Christ ?
Notre vie peut prendre une orientation radicalement différente en fonction de la réponse que nous donnerons à ces questions.
Si nous répondons « oui » à ces trois questions, il nous arrivera encore peut-être d’errer loin de Lui et de nous-mêmes, mais notre vie sera désormais ancrée sur le rocher de la foi.
Commentaire Règle de saint Benoît 1,6-9