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9 octobre 2024.

Mercredi de la 27ème Semaine du Temps Ordinaire

Lc 11, 1-4

            Le « Notre Père » est, sans aucun doute, parmi les textes du Nouveau Testament celui qui nous est le plus familier. Nous le connaissons tous par cœur dans la version que l’Église a adopté en unissant les trois textes de Matthieu, de Marc et de Luc.

            Il répond à une question des Apôtres : « Seigneur, apprends-nous à prier ». Il est donc un partage de la prière de Jésus, de la prière du Fils unique à son Père pour nous faire entrer dans cette filiation et dans ce partage de la paternité divine.

Regardons, de près, la version lucanienne du Pater :

            « Père » est le mot essentiel… Il exprime le titre que le Verbe fait chair utilise en empruntant le langage des hommes pour exprimer à la fois son expérience et sa relation à Dieu, en même temps que ce qui l’unit à Lui.

            En nous invitant à appeler Dieu comme lui-même le nomme, il nous partage sa filiation et nous donne droit à la paternité de Dieu.

            Père… Que ton nom soit sanctifié ! Pas « mon » nom, mais le tien ! Ton Nom de Père, c’est-à-dire montre toi Père, manifeste ta paternité.

            Père… Que ton règne vienne ! Pas « mon » règne, mais le tien ! Manifeste ton règne, tels que les prophètes l’ont annoncé « la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres » !

            Père… Donne-nous le pain dont nous avons besoin pour chaque jour ! Pas « mon » pain, mais « notre » pain, le pain que l’on partage pour que tout le monde mange, le pain de la commensalité, de la fraternité des fils du même Père. La paternité de Dieu nous amène forcément – si nous sommes sincères – à nous engager sur la voie de la fraternité.

            Père… Pardonne-nous nos péchés, car nous-mêmes nous pardonnons aussi à tous ceux qui ont des torts envers nous ! Il ne s’agit pas ici de dire au Père, voilà le diplôme que j’ai gagné en pardonnant aux autres, il me donne droit à ton pardon. Le pardon de Dieu est absolument gracieux, gratuit, il n’a rien à voir avec le commerce, c’est autre chose qui est en jeu ici et qu’il faut bien comprendre.

Croire en la paternité de Dieu, oser prononcer ce nom en nous adressant à Lui, c’est avoir compris que s’Il est vraiment mon Père, il l’est aussi pour tous les hommes. La paternité engage la fraternité. Seule l’expérience de la fraternité qui m’oblige au pardon et à la miséricorde (car l’humanité est devenue une grande famille lorsque nous appelons Dieu, Père !) me permet d’oser demander au Père de me pardonner ! Dans une même famille, comment un fils pourrait-il oser demander le pardon à son père, alors qu’il haït ses propres frères, les fils de son propre père !

            Père… Ne nous laisse pas entrer en tentation ! Père, sauve-nous de situations où nous en viendrions à remettre en question ta paternité et notre fraternité universelle, de situations humaines trop dures, trop horribles qui nous éloigneraient de la foi en ton amour !