7 octobre 2024.
Lundi de la 27ème Semaine du Temps Ordinaire
Lc 10, 25-37
Dans le verset précédent de l’Évangile de ce jour, Jésus dit à ses disciples qui rentrent de mission et ont vu des merveilles s’accomplir, « Beaucoup de prophètes et de rois ont voulu voir ce que vous-mêmes voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu » (Lc 10,24).
Aujourd’hui, voilà un docteur de la Loi, un dépositaire de la Tradition des rois et des Prophètes, qui a entendu parler de Jésus, qui le teste par un question piège afin de vérifier si sa doctrine est conforme à la Loi, à cette Loi qu’il est censé garder et protéger : « Quel est le plus grand commandement de la Loi ? »
Jésus ne lui répond pas et le renvoie à sa propre expérience de cette Loi qu’il aime, qu’il garde et qu’il vit. La réponse de ce docteur témoigne de son authenticité de vie et de sa belle expérience :
« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force, de toute ton intelligence et ton prochain comme toi-même ».
En répondant ainsi, le docteur de la Loi ne cite pas un verset de l’Écriture, mais deux versets qu’il rassemble parmi les 5 852 versets du Pentateuque ! Oui, il cite l’Écriture, mais non pas comme l’on récite une leçon apprise, mais comme l’on exprime une expérience humaine, une expérience spirituelle, une expérience où l’homme et Dieu ont partie liée !
La réponse de Jésus le confirme : « Tu as répondu correctement. Fais ainsi et tu vivras ».
Ce docteur de la Loi vit la Loi dans sa Tradition religieuse où l’homme à aimer est avant tout son frère juif. Il a vu les disciples de Jésus revenir de mission auprès des païens, des non-juifs, il pose alors la question : « Qui est mon prochain ? », c’est-à-dire qui dois-je aimer comme moi-même ?
Jésus lui répond par une parabole où un juif est attaqué par des bandits, dépouillé, frappé, laissé à moitié-mort au bord du chemin. Passe un prêtre qui reste indifférent à la situation de cet homme, passe un lévite qui agit pareillement, passe un samaritain (un hérétique, un homme que l’on ne fréquente pas lorsque l’on est authentiquement juif) qui, lui, est saisi de compassion, qui le soigne, le conduit à l’hôtel, donne à l’hôtelier une somme d’argent pour qu’il soit pris en charge jusqu’à sa guérison.
Jésus reprend alors la question du Samaritain, mais en l’inversant, non plus « qui est mon prochain ? » mais « lequel des trois a été le prochain de cet homme ? »
Le docteur de la Loi est alors obligé de reconnaître que c’est le samaritain. En d’autres termes, si ce samaritain a pu sauver ce juif, comment imaginer que ce juif ne considère pas le samaritain, lui l’étranger et l’impur, comme son prochain ?
Il reste désormais au docteur à réaliser la parole de Jésus : « Va, et toi aussi fais de même ».
C’est un peu comme si Jésus lui disait : fais comme mes disciples, ils sont partis au loin, ils se sont laissés accueillir et aimer par des étrangers et ils l’ont été, ils ont pu alors faire l’expérience de leur fraternité et leur partager le plus grand amour qui soit, celui de Dieu lui-même.
Oui, docteur de la Loi, la réponse à ta question, Qui est mon prochain, tu y répondras en fonction du regard que tu portes sur les autres !
13 octobre