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6 janvier

6 janvier 2025.

Lundi après l’Épiphanie  

Mt 4, 12-17.23-25

D’une Homélie du Pseudo Augustin

La joie de Noël

Nous célébrons en ce temps, frères très chers, la naissance du Christ Seigneur. Aujourd’hui « la Vérité est sortie de la terre et la Justice a jailli du ciel ». Aujourd’hui le Christ Seigneur daigne naître dans la chair. Aujourd’hui la Lumière du monde se lève pour racheter le monde. Aujourd’hui la Lumière éternelle, bien mieux, le Soleil de Justice, plus brillant que toute lumière, naît du sein de la Vierge. C’est aujourd’hui notre rédemption, c’est aujourd’hui notre salut, c’est aujourd’hui que vient « la Route, la Vérité, la Vie ». C’est aujourd’hui notre héritage, notre royaume. Aujourd’hui le Paradis est sorti de la terre, le Christ Dieu est enfanté par la bienheureuse Vierge Marie. En ce jour Dieu invisible, pour avoir pris chair, s’offre visible aux hommes : Dieu revêtu de l’homme apparaît homme. « Que toutes les nations applaudissent, qu’elles acclament Dieu par des éclats de joie », car « un enfant nous est né, un fils nous a été donné ».

Voyez, frères, à quelle joie nous invite la fête de ce jour ! Voyez à quelle joie nous convie la tendresse du Christ : auparavant nous étions assis à l’ombre de la mort, aujourd’hui la lumière du Christ se lève pour nous ; par elle, nous pourrons être appelés fils de Dieu, et nous le sommes. Pour nous le Créateur du monde est apparu dans la chair.

Frères, le Christ avait-il besoin de quelque chose pour daigner naître aujourd’hui de la Vierge ? Oui, il avait besoin de notre misère. Car s’il ne s’était pas humilié aujourd’hui prenant notre misère, il ne nous aurait pas délivrés de cette même misère. Car il a vu que tout homme, puisqu’il est cendre, poussière et paille, périt de misère, incapable d’entrer dans le Royaume des cieux. Le Verbe est descendu dans la chair et s’est fait homme pour nous rendre dieux par son exemple. Car s’il apprend de nous, si l’on peut dire, cette naissance qui est la sienne, il nous invite en retour à son humilité : « Venez à moi, vous qui peinez et êtes chargés ». Venez à moi, c’est-à-dire humiliez-vous pour me voir, et je vous restaurerai, car si vous ne commencez pas à être humbles, vous ne pourrez être élevés.

Frères, soyons tous unis en ce jour ; embrassons le Christ qui naît aujourd’hui de la Vierge Marie, craignons-le, louons-le, honorons-le d’un seul cœur. Aimons-le, car il nous a aimés le premier : s’il ne nous avait pas aimés gratuitement, il ne serait pas né dans la chair et ne nous aurait pas offert une telle joie au jour de sa naissance. Recevant à présent notre Seigneur avec une âme purifiée, une charité solide, une foi inébranlable, une chasteté sainte, tenons-le bien pour ne pas le chasser loin de nous par le péché. Qu’il ait chez nous un chaste lit, soyons sa demeure pure, car il est écrit de nous : « Vous êtes le temple de Dieu et l’Esprit de Dieu habite en vos cœurs ». Si l’Esprit de Dieu habite en nous, le Père aussi y habite avec son Esprit, et le Fils y demeure avec eux, car les trois Personnes sont inséparables : cette Trinité est un seul Dieu.

Sermon Caillau Saint-Yves, 1, 15 ; 9 in natale Domino, PLS 2, col 936 s.