5 décembre 2024.
Commentaire RB 43 (introduction)
Nous avons déjà étudié les chapitres 23 à 30 sur le Code pénitentiel : là-bas, il s’agissait de savoir comment faire lorsqu’un frère commet une faute, comment l’aider.
Aujourd’hui, nous entrons dans un ensemble beaucoup plus court, celui des chapitres 43 à 46, où il s’agit de savoir ce que doit faire le frère fautif lorsqu’il en vient à pécher ou à manquer à la Règle. C’est le code péntentiel vu, non pas du côté de l’abbé, mais du côté de chacun de nous lorsqu’il est pris en défaut.
Ce petit ensemble a été inséré par Benoît entre le chapitre 42 (le silence après complies) et le chapitre 47 (comment signaler l’heure de l’Office).
Il semble que si Benoît l’a inséré ici, c’est parce que la faute grave qui consiste à manquer au silence de la nuit rend nécessaire ce petit guide pour aider le frère fautif à savoir comment faire pour demander pardon et se réconcilier avec Dieu et avec la communauté.
Ce qui est important ici, c’est la prise de conscience par le frère qu’il a commis tel ou tel manquement et son désir de s’amender, c’est-à-dire se corriger.
L’amendement dans la tradition monastique s’accompagne de la « satisfactio », c’est-à-dire un signe par lequel le frère reconnaît sa faute et manifeste son repentir ; par exemple, l’on pourrait dire que lorsqu’un frère se met à genoux au chapitre et qu’il avoue sa faute, sa génuflexion est – en quelque sorte – une « satisfactio ».
Sans un signe extérieur, sans « satisfactio », in n’y a pas un authentique amendement.
Depuis l’antiquité chrétienne, depuis Tertullien et Cyprien, le mot satisafactio accompagne la pratique pénitentielle de l’Église ancienne, comme l’expression extérieure du repentir et de la conversion intérieure.
Aujourd’hui encore, nous avons besoin de ces signes extérieurs. Il ne suffit pas de demander pardon avec la bouche, il faut le faire aussi avec le corps.
Commentaire RB 4, 20