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03 août 2024.

Samedi de la 17ème Semaine du Temps Ordinaire (Mt 14, 1-12)

            Si Matthieu et Marc nous rapportent plus en détail l’épisode du martyre de Jean-Baptiste, Luc, l’aborde plus brièvement ; cependant, les trois évangélistes en mettant ce récit en correspondance avec les miracles accomplis par Jésus en offrent la même interprétation.

            De quoi s’agit-il ? Le roi Hérode apprenant la renommée de Jésus et les miracles qu’il accomplit est persuadé que Jésus est Jean-Baptiste ressuscité.

            Lorsque Jean-Baptiste est en prison, condamné injustement à la peine capitale, il passe par un moment de doute : comment se fait-il que le Messie qu’il a lui-même désigné au moment du baptême dans le Jourdain, soit là au milieu de nous et que, lui, soit en prison, accusé injustement ? Il envoie alors ses disciples pour poser la question à Jésus : « Es-tu vraiment le Messie ? »

            Ce doute du grand saint Jean-Baptiste ne doit pas nous choquer, bien au contraire, elle vient rejoindre nos doutes au moment de nos épreuves. A la question qui lui est posée, Jésus ne répond pas : il y a là des malades et il les guérit. Il se tourne alors vers les disciples de Jean-Baptiste et leur dit ceci : « Allez dire à Jean ce que vous avez vu et entendu : les aveugles voient, les sourds entendent, les pauvres sont évangélisés ».

            Comment comprendre la réponse de Jésus à la question posée ? Pour Jean-Baptiste comme pour Jésus et pour tous les fils d’Israël, lorsque le Messie viendra s’accompliront les prophéties d’Isaïe qui annonce qu’en ce temps-là, les aveugles verront, les sourds entendront, les prisonniers seront libérés… Ce sera le Royaume de Dieu que Jésus annonce !

            Or, Jean-Baptiste ne sortira pas de sa prison, tous les malades de Galilée ne seront pas guéris par Jésus… mais certains le seront, manifestant ainsi que le Royaume est bien déjà-là, au milieu de nous… en même temps que « pas encore » là.

            Jean-Baptiste aura à croire sur parole que le Royaume est arrivé, que Jésus est bien le Christ, le Messie annoncé. La foi consiste à croire sans voir, ou – du moins – sans tout voir. Au chapitre précédent, Jésus n’a-t-il pas parlé du Royaume comme d’une toute petite graine !

            Dans le texte qui nous occupe ce matin, ce qui conduit Hérode à conclure que Jean-Baptiste est ressuscité et qu’il est le Messie annoncé, ce sont les miracles accomplis par Jésus qui réalisent les prophéties d’Isaïe.

            En fait, Jean-Baptiste n’est pas le Messie, il a eu à marcher dans la nuit de la foi, il a cru comme nous – dans la nuit –, mais il a su que quelque part des signes du Royaume sont apparus accomplis par Celui qui est vraiment le Messie, Celui dont il se disait indigne de dénouer la courroie des sandales !

            Nous aussi, comme Jean-Baptiste, nous marchons dans la nuit, mais si nous sommes attentifs à la vie de Dieu en nous et en nos frères, nous pourrons entrevoir le déjà-la du Royaume, les signes du Royaume, les petites graines, qui nous permettrons d’avancer paisibles et joyeux dans la lumière de la foi.

            Il fallait Jean-Baptiste pour que Jésus accomplisse sa mission ; il faut nos vies de foi qui surmontent nos tentations et nos doutes pour qu’advienne le Royaume !