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27 février 2025.

Jeudi de la 7ème Semaine du Temps Ordinaire

Mc 9, 41-50

             Le texte de l’Évangile de ce jour se donne à comprendre comme un commentaire du Christ sur l’incident qui s’est produit dans l’Évangile d’hier (Mc 9, 38-40) : un homme n’est pas officiellement disciple de Jésus, mais il chasse le démon en son Nom ; ses disciples sont choqués de cela, or Jésus les invite au contraire à voir en cet homme quelqu’un qui, lui aussi, comme eux, fait advenir le Royaume de Dieu, un homme qui croit au Christ au point que le Christ peut agir à travers lui.

            Revenons à l’Évangile d’aujourd’hui. Au verset 41, cet homme qui donne un verre d’eau aux disciples à cause du Christ, on ne connait pas son nom, et il n’est pas de leur goupe ! Il ressemble beaucoup à cet homme qui chasse le démon an nom de Jésus sans être lui-même disciple. Il était objet de scandale pour les disciples, pour Jésus, il est source d’action de grâces !

            Pour Jésus, le scandale, est ailleurs, il est dans l’attitude des disciples eux-mêmes qui scandalisent les petits qui lui font confiance en les rejetant sous prétexte qu’ils n’appartiennent pas au sérail ! Ces petits désignent ici les plus fragiles dans la vie comme dans la foi, ces petits nouveaux, récemment accueillis, ou ceux qui peinent encore à croire, comme ceux qui vivent leur quotidien pauvrement ou difficilement… Ils deviennent non les derniers, ceux dont on ne se soucie guère, mais ceux qui sont sujet d’une attention particulière et primordiale.

            Ensuite, Jésus décline les différentes possibilités de rejeter et d’exclure : par les mains, par les pieds ou par les yeux ! Il invite ses disciples à lutter contre la tentation d’exclure et de mener un combat spirituel contre celle-ci.

Les trois métaphores de la main, du pied, de l’œil, ne désigne pas trois péchés particuliers, ni une immoralité individuelle. L’effet de style est avant tout cumulatif, pour mieux insister sur l’importance d’une telle responsabilité qui implique tout l’homme : se livrer soi-même, sortir de son petit monde étroit, quitte à y perdre son prestige ou l’image de bonne réputation que les autres ont de nous (perdre une main, un pied, un œil, c’est la conséquence du combat que mène celui qui cherche à rassembler les exclus dans la communauté). En cela, l’attitude apostolique nécessite une exemplarité de tout l’être, dans les paroles et les gestes, qui s’appuie sur le Christ et sa Passion. Tout orgueil, mépris ou indifférence envers ces petits de la communauté, va à l’encontre du salut qu’offre le règne de Dieu.

Refuser ce combat revêt une gravité semblable au pire des crimes et blasphèmes. Et il est dès lors préférable de vivre diminué plutôt que d’être condamné par son orgueil ou son ambition qui ne peuvent mener qu’à la Géhenne, lieu de mort et de perdition1. Il n’est guère glorieux, pour qui souhaite être le plus grand, de fréquenter ces petits ignorants, incultes, pauvres, malades, esclaves… Mais la Parole du Christ appelle les Douze à quitter le cercle fermé de la mondanité pour entrer dans le règne de Dieu et de son Messie.