23 décembre 2024.
Lc 1,57-66
Du Traité de saint Irénée Contre les Hérésies
Désormais tout est neuf
Selon Matthieu et Luc, Jean Baptiste est « celui que désignait le Seigneur par la bouche du prophète Isaïe : Voix de celui, qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits les sentiers de notre Dieu. Toute vallée sera comblée, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les chemins raboteux seront aplanis et toute chair verra le salut de notre Dieu » (Is 40, 3-5 ; Mt 3, 3 ; Lc 3, 4-6).
C’est donc bien le Dieu unique, Père de notre Seigneur, qui avait promis par les prophètes d’envoyer le Précurseur et qui a rendu visible à toute chair son Salut, c’est-à-dire son Verbe. Il l’a fait s’incarner lui-même, afin qu’il se manifestât comme Roi universel. Car il convenait que les êtres qui seraient jugés voient le Juge et connaissent celui par qui ils seraient jugés ; il convenait aussi que ceux qui recevraient la gloire connaissent celui qui leur ferait don de cette gloire. (…)
Jean Baptiste préparait donc un peuple (pour le Sauveur) en annonçant à ses compagnons de servitude l’avènement du Seigneur et en leur prêchant la pénitence. Ainsi, quand le Seigneur serait là, ils pourraient recevoir le pardon, pour être revenus à celui dont ils s’étaient écartés par leurs péchés et leurs transgressions. (…) En les faisant revenir vers le Seigneur, Jean « préparait au Seigneur, avec l’esprit et la puissance d’Elie, un peuple capable de l’accueillir » (Lc 1, 17). (…)
Oui, « dans sa miséricorde, Dieu nous a visités, Soleil levant venu d’en haut ; il est apparu à ceux qui étaient assis dans les ténèbres et à l’ombre de la mort, il a dirigé nos pas au chemin de la paix » (Lc 1, 78-79). Voilà ce que chantait Zacharie, quand il retrouva la parole qu’il avait perdue par suite de son incrédulité. Rempli d’un Esprit tout nouveau, il bénissait Dieu d’une manière nouvelle. Tout était neuf désormais tandis que le Verbe accomplissait la grande nouveauté du dessein sauveur : sa venue dans la chair pour réintégrer en Dieu l’homme qui s’en était allé hors de Dieu.