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22 janvier

22 JANVIER 2025.

Mercredi de la 2ème Semaine du TO

Mc 3, 1-6

Est-il permis ?

Méditation du Père François Bessonnet

Jésus fait de l’homme à la main desséchée le vrai cœur de la controverse. Jésus montre ainsi la nécessité de porter l’attention, non plus sur le guérisseur et son éventuel miracle, mais sur celui qui souffre, placé habituellement à l’écart du fait de son impureté considérée contagieuse.

Un autre déplacement concerne l’objet du débat en lui-même. D’une part, Jésus ne désigne pas le sabbat en termes d’interdit mais de permission : est-il permis ? Sa conception du sabbat insiste sur son aspect positif, elle privilégie d’abord ce qui est autorisé et n’enferme pas ce jour dans une liste d’interdictions.

D’autre part, il ne s’agit plus de guérir mais de sauver.

En résumé, suivant la logique de Jésus (et surtout en espérant être clair), faire le bien est un acte de salut qui se situe du côté de ce qui est permis.

Il ne s’agit plus d’en rester à cette lecture légaliste du permis/interdit. Jésus va au-delà, au cœur même du sens du sabbat : le salut et la rédemption contre la mort et la perdition. Guérir n’est pas seulement faire le bien. Pour Jésus, cela constitue un acte de Salut divin et ne peut être condamnable. À l’inverse, ne rien faire (c’est-à-dire refuser de guérir), constituerait un meurtre, un mal, une contradiction avec sa mission de salut. Le silence des observateurs exprime-t-il leur approbation, leur incompréhension ou leur impossibilité de contester la démonstration de Jésus ? À moins qu’ils attendent la réalisation de son raisonnement.

Face à cette mer de silence, il y a cet ordre de Jésus : étends ta main ! Jésus reprend les mêmes mots que l’ordre du Seigneur à Moïse, plusieurs fois répété, lors du combat contre Pharaon à l’occasion des dix plaies (Ex 7,19-10,22) et du passage de la mer (Ex 14,27). Ce n’est pas un hasard. Il y a comme un renversement de situation. Les pharisiens, disciples de Moïse, sont assimilés à l’adversaire du Seigneur, Pharaon.

L’homme à la main sèche rejoint le peuple hébreu ayant besoin d’être délivré, sauvé et conduit vers la terre promise de l’Alliance.

Alors, ce n’est pas un guérisseur galiléen qui parle, c’est bien le Fils de l’homme, le Fils de Dieu qui a fait sortir son peuple d’Égypte à main forte et à bras étendu. N’est-ce pas là le sens même du sabbat : glorifier Dieu créateur et sauveur ?