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20 janvier

lundi 20 janvier 2025.

Lundi de la 2ème Semaine du Temps Ordinaire

Mc 2, 18-22

Aujourd’hui le débat entre Jésus et ses détracteurs concerne le jeûne : alors que Jésus et ses disciples sont en plein repas avec les collecteurs d’impôts, les pieux pharisiens et les disciples ascétiques de Jean jeûnent.

La question est insidieuse. Car derrière les disciples de Jésus, n’est-ce pas le maître qui est à blâmer ? Si ce maître annonce l’avènement du règne, n’est-ce pas alors le moment, pour ses nouveaux disciples, de se confondre en regrets et vivre une repentance ?

N’associons pas trop vite ce jeûne à une mortification expiatoire. Il n’en est pas ainsi dans la tradition biblique ou juive. Le jeûne est un moyen, parmi d’autres, pour vivre une attitude religieuse d’humilité devant Dieu. Jeûner exprime la posture du croyant humble, qui se sait faible (mais pas affaibli) face au Seigneur.

Les disciples de Jésus, ainsi attablés, sont-ils de pieux membres du Peuple de Dieu ? Et leur maître ? Que leur enseigne-t-il ? De manger et de boire, plutôt que de s’associer au jeûne des baptistes et des pharisiens ? Aurait-il oublié que l’attitude humble, pénitente, peut gagner la miséricorde de Dieu, à l’image de l’enseignement du baptiste et de la piété des pharisiens ?

Une fois de plus, Marc renverse la perspective. Il y avait les disciples de Jean, ceux des pharisiens, et il y aurait pu avoir, en concurrence, les disciples de Jésus. Mais, il n’en est pas ainsi. Jésus ne se fait pas le représentant d’un courant supplémentaire dans ce Judaïsme du premier siècle. Et il ne se pose pas non plus en rupture d’avec le Judaïsme.

Il est l’Époux divin et ceux qui le suivent sont, littéralement, les fils de la salle des noces, salle où se tiennent les plus proches et amis intimes des époux. La présence de Jésus à ses disciples, à ces pécheurs, n’est pas comparable à celle d’un maître de sagesse ou d’un prophète du désert. Elle est la présence même de Dieu.

La noce, image biblique de l’Alliance, est celle des épousailles renouvelées entre Lui et son peuple. Voici enfin venir ce jour, ce Grand Jour attendu, où les jeûnes commémoratifs se changent en festivité comme l’avait annoncé le prophète Zacharie :

Jésus se présente ici comme cette réelle nouveauté. Il n’est pas une pièce qui s’ajoute, tel un rabbi ou un prophète additionnel. Il est la Nouveauté de Dieu qu’espérait Isaïe envers Celui qui fait toutes choses nouvelles (Is 43,18-21).

De vin il en sera encore question ainsi que de vêtement. S’ils peuvent nous rappeler à raison le vin de l’eucharistie et le vêtement baptismal, ces versets nous orientent d’abord vers le mystère pascal. De la cène au tombeau vide, du vin partagé (14,25) à la robe blanche du jeune homme (16,5), la nouveauté attendue du règne ne pourra prendre tout son sens qu’avec la Croix, où Jésus délaissera le vieux vin (15,23) et l’ancien vêtement (15,20.24) pour revêtir les insignes du roi crucifié. Si les disciples sont appelés à devenir fils et amis de l’Époux, ce sera en accueillant, dans la foi, le mystère et le drame de la Croix, ce jour où l’Époux leur sera enlevé. Ils pourront alors jeûner comme l’on jeûnait en mémoire de la chute du Temple … qui sera relevé.