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02 novembre 2024.

Commémoration des fidèles défunts

Lc 7, 11-17

Introduction

Prier pour ceux que nous avons aimés fait partie de notre foi, mais il ne faut pas oublier qu’on peut aussi demander à nos chers défunts de prier pour nous. De prier et de s’associer aux difficultés de notre vie et, le jour venu, de nous aider à faire, à notre tour, le grand passage.

Vivre dans la mémoire de nos disparus ne doit pas être considéré comme mortifère et déprimant … C’est au contraire un vrai témoignage de foi dans la résurrection et la vie éternelle.

Homélie

Ce récit nous présente la rencontre de deux cortèges, deux foules bien différentes qui accompagnent chacune un personnage : d’un côté, le cortège qui accompagne Jésus et ses disciples ; de l’autre, le cortège du mort, un fils unique que pleure sa mère, une veuve.

C’est à la porte de la ville qu’ils se rencontrent, au goulot d’étranglement, au point étroit où il n’est pas facile de se croiser. Apparemment, Jésus et ses disciples veulent entrer, tandis que l’autre cortège veut sortir pour enterrer le mort hors de la ville.

Soudain, voici le Fils unique en face du fils unique, le Fils vivant debout en face du fils mort couché, la Vie qui veut entrer face à la mort qui veut sortir.

Jusque-là, c’est assez ordinaire : la vie s’en vient, la mort s’en va. On se croise à la porte, le plus rapidement possible.

Mais justement, aujourd’hui dans l’évangile, ça ne se passe pas comme ça !

L’inouï, c’est la rencontre : ils ne se croisent pas, ces deux-là, le Vivant et le mort, la vie et la mort. A cause de Jésus, ils se rencontrent. Ils se rencontrent parce que Jésus, au lieu d’éviter le mort, au lieu d’éviter la mort, de la laisser passer, de la laisser sortir, prend l’initiative du choc : « il s’avance et touche le cercueil ».

Il fait cela parce que lui-même a été touché au cœur, saisi, bouleversé par la femme, la mère. C’est à elle qu’il s’est adressé d’abord, à la vivante, à la souffrante : « Ne pleure pas ! ».

Alors il touche le cercueil, et les porteurs s’arrêtent.

Les porteurs, c’est nous aujourd’hui qui prions pour nos défunts, nous les porteurs, nous les vivants qui portons la peine et le deuil de nos morts. Que Jésus ait annoncé la vie, la résurrection, la consolation, nous le savons déjà ; qu’il ait touché le cercueil, touché le bois de la mort, nous le savons aussi.

Il nous reste à mieux écouter et comprendre le choc. Il n’a pas seulement été touché lui-même, il a touché la mort, il l’a saisie, il l’a attaquée et « la mort a été engloutie dans la victoire. »

Alors Jésus rend l’enfant à sa mère.

            Cette femme, c’est l’Église, l’Église est une Église de porteurs, une Église qui porte, qui porte à la fois et, tout ensemble le Fils et les fils.

Cette femme pour nous, c’est aussi Marie que Jésus sur la croix donne pour mère à l’humanité : « Femme, voici ton fils ! », Marie qui est toujours représentée ainsi, de l’Annonciation jusqu’à la descente de croix, celle qui reçoit dans ses bras et porte son Enfant, ses enfants, les vivants et les morts, car le Fils a pris tous les péchés mais la Mère a pris toutes les douleurs.

A partir de ce moment-là, il n’y a plus qu’une seule foule, et ce qui sort de la ville, maintenant, ce n’est plus un cortège funèbre, ce n’est plus la mort, mais « la parole qui se répand dans toute la Judée et toute la région environnante ». Voilà quelle est notre espérance en ce jour des Défunts.