11 décembre 2024.
Commentaire RB 44, 1-2
1 Le frère qui est mis à l’écart de l’oratoire et du réfectoire, pour une faute grave, se tient prosterné devant la porte de l’oratoire pendant le Service de Dieu.
2 Il reste là, sans rien dire, le visage contre terre, allongé aux pieds de tous ceux qui sortent de l’oratoire.
Au chapitre 25, dans le premier Code pénitentiel réservé à l’Abbé, sur les fautes graves, il y avait déjà les mêmes gestes et les mêmes rites, relatifs à l’attitude que l’on doit demander au frère qui a commis une faute.
Ici, nous sommes dans un Code pénitentiel plus court qui est davantage réservé au frère qui a commis une faute. Il n’est pas nécessaire que l’on dise au frère ce qu’il doit faire en pareil cas, il le sait.
De lui-même, il se met à l’écart de la table commune et de la prière commune, mais il sait qu’il reste membre de la communauté et, pendant ce temps, il reste prosterné à la porte de l’Oratoire lorsque les frères sortent de la prière.
Saint Benoît multiplie ici les mots qui qualifient l’attitude profonde du frère : : « prosterné, prostré, en silence, le visage au sol, allongé, couché aux pieds des frères ». Ces gestes semblent importants pour Benoît.
La prostration exprime par le corps le repentir et l’humilité. Elle rappelle aussi les rites pénitentiels de l’Église ancienne, quand les pécheurs se tenaient prosternés à l’entrée de l’église.
Benoît ajoute ici « sans rien dire » : cette expression est importante ; le frère ne cherche pas à se justifier par un flot de paroles ; il reconnait sa faute et demande pardon. Se reconnaitre fautif en silence, est un signe supplémentaire d’humilité et l’expression d’un désir profond de conversion, plus profond que tout discours.
Dans la vie communautaire, il est bon et nécessaire parfois de s’expliquer, mais parfois aussi trop d’explications donnent l’impression que l’on cherche à se justifier. Demander pardon simplement pour la part de responsabilité qui est la mienne est la meilleure façon d’être sauvé et de permettre aux frères le pardon et la réconciliation.
1er août