10 mars 2025.
Lundi de la 1ère Semaine de Carême
Mt 25, 31-46
Dans ce magnifique texte de l’Évangile, le Christ fait le contraire de ce qu’il a coutume d’accomplir : rassembler les hommes et les unir autour de lui. Ici, il les sépare « comme le berger sépare les brebis des boucs » !
Cette séparation n’est pas liée à l’appartenance au peuple élu, ni à l’observance ou non de la Loi de Dieu, ni même au fait d’être riche ou pauvre, malade ou en bonne santé, de bonne ou de mauvaise réputation … mais seulement et uniquement au fait d’être venu en aide ou non aux plus éprouvés de l’humanité.
Il n’est pas dit non plus que ceux qui ont nourris, abreuvés, accueillis, vêtus, visités leurs frères dans l’épreuve étaient croyants, indifférents, voire même sans appartenance religieuse, leur salut ne dépend que de leur amour offert.
Comment comprendre alors que nous serons sauvés par la foi comme le dit saint Paul ? Si vous lisez bien ce texte de l’Évangile, vous y découvrirez que ceux qui ne connaissent pas Jésus sur cette terre, mais aiment pour aimer, tout simplement, découvriront, après leur mort, qu’en aimant ceux qu’ils ont aimé, ils ont aimé le Christ lui-même.
Nous, à qui la grâce a été faite de connaître le Christ et son amour personnel pour chacun de nous, nous savons par la foi que nous ne pouvons pas répondre à son amour si nous n’aimons pas notre prochain ; nous croyons que lorsque le Verbe s’est fait chair, Il est venu rejoindre toute l’humanité !
Cette foi, lorsqu’elle est vivante et vécue, nous conduit au Christ ressuscité et nous voulons la partager à tous car, nous le savons, il est le seul Sauveur et il nous sauvera par son amour, chrétiens comme non-chrétiens… Telle est notre foi !
Je vous propose ici les paroles d’un poète chansonnier français du 20ème siècle, Georges Brassens, qui illustre bien notre Évangile d’aujourd’hui : « chanson pour l’Auvergnat ».
(Un Auvergnat est un paysan de l’Auvergne, région reculée de France)
Elle est à toi, cette chanson,
Toi, l’Auvergnat qui, sans façon,
M’as donné quatre bouts de bois
Quand, dans ma vie, il faisait froid,
Toi qui m’as donné du feu quand
Les croquantes et les croquants,
Tous les gens bien intentionnés,
M’avaient fermé la porte au nez…
Ce n’était rien qu’un feu de bois,
Mais il m’avait chauffé le corps,
Et dans mon âme il brûle encor’
A la manièr’ d’un feu de joi’.
Toi, l’Auvergnat quand tu mourras,
Quand le croqu’-mort t’emportera,
Qu’il te conduise, à travers ciel,
Au Père éternel.
Elle est à toi, cette chanson,
Toi, l’hôtesse qui, sans façon,
M’as donné quatre bouts de pain
Quand dans ma vie il faisait faim,
Toi qui m’ouvris ta huche quand
Les croquantes et les croquants,
Tous les gens bien intentionnés,
S’amusaient à me voir jeûner…
Ce n’était rien qu’un peu de pain,
Mais il m’avait chauffé le corps,
Et dans mon âme il brûle encor’
A la manièr’ d’un grand festin.
Toi l’hôtesse quand tu mourras,
Quand le croqu’-mort t’emportera,
Qu’il te conduise à travers ciel,
Au Père éternel.
Elle est à toi cette chanson,
Toi, l’Étranger qui, sans façon,
D’un air malheureux m’as souri
Lorsque les gendarmes m’ont pris,
Toi qui n’as pas applaudi quand
Les croquantes et les croquants,
Tous les gens bien intentionnés,
Riaient de me voir emmené…
Ce n’était rien qu’un peu de miel,
Mais il m’avait chauffé le corps,
Et dans mon âme il brûle encore
A la manièr’ d’un grand soleil.
Toi l’Étranger quand tu mourras,
Quand le croqu’-mort t’emportera,
Qu’il te conduise, à travers ciel,
Au Père éternel.
18 décembre