23 décembre 2024.
Bref commentaire sur l’antienne « Ô » du Magnificat
« Ô Emmanuel, notre roi et législateur, attente des nations, et leur Sauveur, viens pour nous sauver, Seigneur notre Dieu ! ».
Le cycle se termine par l’antienne du 23 décembre qui pour la première fois donne un prénom en disant : Ô Emmanuel !
On a là une synthèse faite à partir du Livre d’Isaïe (Is 7, 14 ; 33, 22 ; 37,20), du Livre de la Genèse (Gn 49, 10), ainsi que l’Évangile selon saint Jean (Jn 4, 42). C’est avec cette antienne que l’on retrouve l’interprétation chrétienne des prophéties de l’Ancien Testament. Il n’y a que les chrétiens pour reconnaitre à la fois un Seigneur et un Dieu dans la personne de Jésus-Christ, à l’image de la confession de foi de saint Thomas le huitième jour après la Résurrection : « Mon seigneur et mon Dieu » (Jn 20, 19-31).
Ces sept antiennes, et en particulier avec la formule litanique du « veni », sont un appel aux sept dons de l’Esprit Saint. Se préparer à la venue du Seigneur s’accompagne d’une préparation à la venue de l’Esprit. Si nous partons des Actes de Apôtres, les récits de l’Ascension et de la Pentecôte placent les disciples dans une double attente. Celle de l’Esprit Saint et du retour du Christ. L’attente de la Pentecôte a un caractère eschatologique.
La liturgie, en faisant mémoire d’un mystère passé qui s’actualise dans le présent, attend sa pleine réalisation dans les temps à venir. Avant chaque avènement de Jésus-Christ : il y a « attente des disciples », « effusion de l’Esprit », « ouverture de l’intelligence », « ouverture de lèvres pour rendre grâce et annoncer ». C’est dans l’Esprit que nous attendons l’avènement du Christ. C’est par l’Esprit que nous pouvons comprendre le sens des titres que l’on confère à celui qui va venir, et ainsi comprendre les Ecritures. C’est par l’Esprit que nous pouvons chanter et invoquer ce « veni ». C’est par l’Esprit que s’accompliront pour nous, toutes les promesses contenues dans les titres christologiques de ce cycle.