6 mars 2025.
Jeudi des Cendres
Lc 9, 22-25
En ce début du Carême, le Christ nous annonce sa passion, sa mort et sa résurrection. En parlant ainsi, il oriente le sens de ce vers quoi nous prépare le temps du Carême, la célébration du Mystère pascal.
Arrêtons-nous un instant sur ces deux mots : « Il faut ». Pourquoi faut-il que le Christ souffre et meure ? Pourquoi cette nécessité ? Notre conception de Dieu, notre vie spirituelle, dépendent de la réponse que nous donnerons à ces questions.
Dans l’Ancien Testament, Dieu n’a eu de cesse de montrer à son peuple qu’il n’est pas le dieu que le serpent, dans la Genèse, a caricaturé de lui auprès d’Adam. Un Dieu qui serait jaloux, empêcheur de liberté, empêcheur de l’épanouissement de l’homme, empêcheur de vivre et d’être heureux. Il est – au contraire – le Dieu qui respecte la liberté de l’homme, qui veut son bonheur en tissant avec lui des « liens d’amour » sans jamais imposer son amour.
Cela n’a pas suffi pour transformer les cœurs qui demeurent fermés à son œuvre en nos vies ; Dieu a voulu venir lui-même au milieu des hommes, en s’incarnant pour leur manifester qu’il est l’Amour. Il a voulu ainsi nous aimer jusqu’au bout pour que chacun(e) puisse dire : « Il est mort pour moi », pour que la vérité de son amour soit indiscutable et puisse vaincre en nous toutes les forces de la mort et de la haine. Il est venu pour nous sauver de nos impasses. Saint Paul pour exprimer cette révélation utilise une expression magnifique, celle du « langage de la croix ».
En acceptant de souffrir et de mourir pour que l’amour de Dieu soit établi au cœur des hommes comme une certitude absolue, il veut aussi nous associer au salut de l’homme. C’est là tout le sens de la seconde partie du texte de l’Évangile de ce jour.
Nous aussi, en réponse à l’amour du Christ, nous pouvons donner notre vie pour nos frères, en accueillant la croix dans nos vies. Chacun connaît sa croix, le lieu de sa souffrance, de sa misère, de sa blessure… Il nous appartient d’en faire le lieu d’un amour plus grand, d’une vie offerte pour que le monde soit plus beau et sachent enfin que Dieu les aime.
Découvrir le secret de cette découverte qui transforme la vie des disciples et celui de toute l’humanité est un long chemin, empruntons-le pendant ce carême !
26 janvier