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5 octobre

5 octobre 2024.

Commentaire de RB 28, 5-8

5 Il va prier et tous les frères vont prier aussi pour ce frère malade, afin que le Seigneur qui peut tout lui rende la santé.

6 Pourtant ce frère ne guérit pas, même avec ce remède. Alors l’abbé le coupera de la communauté. Il suivra la parole de l’apôtre Paul : « Enlevez l’homme mauvais du milieu de vous » (1 Corinthiens 5, 13).

7 L’apôtre dit encore : « Quand celui qui n’est pas fidèle veut partir, qu’il parte ! » (1 Corinthiens 7, 15).

8 Sinon, une seule brebis malade va donner la maladie à tout le troupeau.

Hier, nous avons vu qu’il arrive que tous les efforts déployés pour aider un frère que ce soit par l’Abbé ou par la communauté soient vouées à l’échec.

            A ce moment-là, Benoît propose un médicament « plus fort », une supplication adressée directement au Seigneur pour qu’il intervienne.

            Cette prière est dite au Nom du Seigneur et par la puissance du Christ, le Sauveur qui opère le salut, Lui seul peut tout.

            En dépit de tous les efforts de la communauté et de l’Abbé, la conversion ne peut être obtenue de force, seul le Seigneur peut réduire à néant l’entêtement du frère, si toutefois celui-ci y consent.

            Or, il arrive qu’il ne consente pas à l’appel du Seigneur ! Désormais, que faire ? Benoît nous dit que plus rien n’est possible car personne ne peut s’opposer au refus d’un homme de se convertir ; Dieu lui-même se fait silence.

            Dans la Tradition monastique, l’exclusion d’un membre de la communauté comme étant le moyen ultime et cela à deux conditions : avoir la preuve de l’incorrigibilité du frère et être sûr que ce frère est dangereux pour la communauté.

            Il arrive que des frères n’arrivent pas à se convertir malgré tous les efforts, mais qu’ils aiment la communauté et qu’ils ne sont pas dangereux pour la communauté. Dans ce cas, la patience de la communauté doit l’emporter.

            Voici un passage du texte des Constitutions Apostoliques du second siècle qui dit autrement la même chose que Benoît, il parle ici à l’évêque :

« Toi donc, en médecin compatissant, soigne tous les pécheurs, sers-toi de méthodes salutaires pour les secourir, non seulement en coupant, en brûlant ou en appliquant des caustiques, mais aussi en posant bandages et pansements, en administrant des remèdes doux et cicatrisants et en humectant par des paroles encourageantes.

Mais si la blessure est profonde, traite-la au moyen d’emplâtres, pour que les enflures se réduisent au niveau de la partie saine ; si elle est infectée, alors purifie-la avec des caustiques, c’est-à-dire par des reproches ; si elle se boursoufle, désenfle-la par un emplâtre âcre, la menace du jugement ; si la plaie se gangrène, cautérise-la et extirpe l’abcès en infligeant des jeûnes. Après avoir fait cela, si tu te rends compte que des pieds à la tête, il est impossible d’appliquer compresse, huile ou bandage, mais que la plaie augmente et prend de vitesse toute guérison, comme une gangrène qui infecte l’Église tout entière, alors, avec grande circonspection et après avoir consulté aussi d’autres médecins expérimentés, retranche-le membre putréfié pour éviter que ne se corrompe le corps de l’Église. »