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3 janvier 2025.

Temps de Noël avant l’Épiphanie

Jn 1, 29-34

29 Le lendemain, voyant Jésus venir vers lui, Jean déclara : « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ;
30 c’est de lui que j’ai dit : L’homme qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était.

31 Et moi, je ne le connaissais pas ; mais, si je suis venu baptiser dans l’eau, c’est pour qu’il soit manifesté à Israël. »
32 Alors Jean rendit ce témoignage : « J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et il demeura sur lui.

33 Et moi, je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit : “Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, celui-là baptise dans l’Esprit Saint.”
34 Moi, j’ai vu, et je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu. »

Que veut dire Jean-Baptiste, par l’expression « le péché du monde » ? Il ne dit pas « les péchés du monde », mais bien « le péché du monde ». De quel péché s’agit-il ? Traduire en inversant les mots, par exemple en disant : « qui enlève du monde le péché » serait un contresens. Ici, le mot grec employé signifie vraiment « le péché du monde » et en quelque sorte, « le péché du monde par excellence ».

Et tout d’abord, de quel monde s’agit-il ? Évidemment le monde dont vient tout juste de parler le Prologue de l’Évangile de Jean : « Il était dans le monde et le monde fut par lui, et le monde ne l’a pas reconnu »

Le « péché du monde », c’est le fait que les pauvres et les petits sont écrasés, que tant d’hommes et de femmes souffrent de la faim, que tant de personnes sont chassées de leurs maisons et de leurs pays par la guerre, que les riches deviennent plus riches et que les pauvres deviennent plus pauvres, que tant de malades meurent par manque de médicaments alors que des sommes astronomiques sont dépensées à développer des engins de mort.

Le péché du monde, c’est l’existence des guerres, de l’avortement, de la peine de mort. C’est la violation de tous les droits des personnes et des peuples. Le péché du monde, c’est aussi le silence et l’inaction coupables devant toutes ces injustices et ces crimes.

C’est de ce péché-là qu’est venu délivrer le monde l’Agneau de Dieu reconnu par Jean. Et pourtant après deux mille ans, le monde est toujours dans son péché. Nous sommes tous dans ce monde mais il nous est possible, à chacun et chacune d’entre nous de ne pas être de ce monde. Comment ? En recevant le Fils de Dieu, en acceptant son message, en nous laissant transformer par lui : « À tous ceux qui l’ont accueilli, à ceux qui croient en son nom, il a donné le pouvoir de devenir enfant de Dieu. »

Jean le Baptiste a su reconnaître celui qui venait libérer le monde de son péché parce que son cœur était pur. Il a vu l’Esprit Saint descendre sur la tête de Jésus et, peu de temps après, il a eu sa propre tête coupée.

Demandons à Dieu d’avoir la lucidité de reconnaître à la fois le péché du monde (en nous et autour de nous) et de reconnaître celui qui en délivre, même lorsque cette lucidité peut être dangereuse et lourde de conséquences.