26 février 2025.
Mercredi de la 7ème Semaine du Temps Ordinaire
Mc 9, 38-40
Dans ces trois versets, Jésus nous ouvre à un regard, non seulement bienveillant, mais aussi à un regard de foi, sur l’homme qui fait le bien, qu’il soit disciple du Christ ou qu’il ne le soit pas.
Il pose ici en quelque sorte les bases du dialogue interreligieux et même du dialogue avec le monde contemporain, tel qu’il sera défini lors du Concile Vatican II.
Regardons de plus près ce qui est dit ici. Nous savons que chasser les démons est une prérogative de Jésus, Christ et Seigneur, et qu’il la donne en partage à ses Apôtres afin, qu’à travers eux, le Christ rejoigne et libère du mal tous les hommes.
Or, un homme qui ne connait pas le Christ chasse le démon. D’où lui vient ce pouvoir ?
Répondre que ce pouvoir lui vient du diable, et qu’il faut faire taire cet homme, comme le préconise saint Jean dans ce passage, ce serait affirmer quelque chose de contradictoire : comment le diable pourrait-il combattre le diable ? Ce serait cependant la solution la plus rassurante pour nous, la plus simpliste et, reconnaissons-le, celle que l’Église a souvent préconisé dans son histoire et qui a été définitivement écartée par le magistère, lors du Concile Vatican II.
Dire qu’elle ne vient pas du Seigneur Jésus-Christ, ce serait nier notre foi en un Dieu unique, Père, Fils et Esprit, ce serait aussi présupposer qu’il existe d’autres dieux à côté du Dieu unique qui ont aussi un pouvoir sur le mal.
« Celui qui n’est pas contre nous est pour nous. »
Lorsque Jésus chasse le mal et sauve l’homme de l’emprise du mal sous toutes ses formes, il accomplit l’œuvre du Père, dans l’Esprit Saint. En agissant ainsi, cette libération est aussi une révélation, celle d’un Dieu Père de tous, qui agit en tous comme un Père.
En Dieu Tri(u)nité, ce que le Père veut – le salut de tous les hommes – le Fils le veut aussi et l’accomplit dans l’Esprit Saint. Nous le voyons ainsi agir directement dans la vie de ceux qu’il rencontre sur les routes de Galilée, nous avons à le reconnaitre aujourd’hui à l’œuvre, non seulement dans l’Église, mais partout dans notre humanité.
Nous croyons que personne, en-dehors de Jésus-Christ ne peut être sauvé, mais nous savons aussi que des hommes et des femmes qui ne le connaissent pas, font le bien et font reculer le mal dans le monde… En eux et par eux aussi, le Christ agit, dans l’Église visible comme en-dehors de la visibilité de l’Église.
Jésus, lui-même, a fait cette expérience avec la syro-phénicienne, cette païenne qui vient l’implorer pour sa petite fille et qui fait preuve d’une grande confiance envers lui et à laquelle Jésus répond dans l’Évangile de Matthieu : « Ô femme, grande est ta foi ».
Apprenons de Jésus et de son Évangile à nous émerveiller, à contempler l’œuvre de Dieu en nous-mêmes, dans nos communautés et au-delà, y compris chez ceux qui ne sont pas chrétiens et dont la vie nous manifeste la toute-puissance d’amour du Christ.
14 mars