24 mars 2025.
Lundi de la 3ème Semaine du Carême
Lc 4, 24-30
Jésus est rejeté par les siens. Il vient d’annoncer dans la synagogue de Nazareth qu’il vient accomplir les Ecritures et que le Royaume de Dieu est venu au milieu de son peuple, que la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres !
De quel droit Jésus parle-t-il avec une telle audace et autorité ? Nous le connaissons rétorquent ses contemporains : Il est le fils de Joseph le charpentier !…
Est-il donc possible à Dieu de venir à nous par la médiation de nos frères ou de l’Église lorsque nous opposons à la révélation une expérience tout humaine ? Ou encore, en d’autres termes, lorsque le Mystère de Dieu est entendu comme totalement séparé de la vie humaine…
Ici, Jésus nous invite sans aucun doute à porter une oreille attentive à Dieu dans la relation que nous vivons avec notre conjoint, nos enfants, nos parents, nos familles, nos collègues de travail, nos frères et sœurs chrétiens… « Seigneur, que veux-tu me dire par ceux que tu me donnes pour mener mon existence sur la terre ? ».
Le second message (parmi bien d’autres) que nous pouvons retirer de l’Evangile de ce jour est qu’en réponse au manque de foi de ses compatriotes, Jésus porte son regard sur ceux qui, bien éloignés d’Israël, s’ouvrent pourtant à la force de son message comme il en fut de la veuve de Sarepta et de Naaman le Syrien dans l’Ancien Testament.
Aussi étonnant et paradoxal que cela puisse paraître, il ne suffit pas d’être baptisé et membre de l’Église catholique pour accueillir le Mystère de l’Evangile… Nous découvrirons parfois des hommes et des femmes bien éloignés de notre foi qui saisissent le cœur du message de Jésus et sont saisis par lui. Preuve s’il en est que toute personne est faite pour Dieu et son amour et que la mission à toutes les nations est une tâche qui nous incombe.
Et l’Église ? Elle est le sacrement du Christ (c’est-à-dire le signe visible de sa réalité invisible), elle est même le seul sacrement du Christ en ce monde, mais elle n’est pas le Christ. Elle est comme le doigt qui montre le soleil, nécessaire à l’humanité, voulue par Dieu pour se manifester au monde, elle montre le Christ, mais libre à Lui de se manifester au monde par son Esprit Saint comme il le veut, où il le veut et quand il veut… et parfois loin des limites visibles de l’Église.
2 février