21 août 2024.
Mercredi de la 20ème semaine du Temps Ordinaire – Mt 20, 1-16
L’image du vignoble qu’utilise Jésus n’est pas le ‘fruit’ du hasard. La vigne est la plante la plus présente dans la Bible et représente bon nombre de fois la relation et l’Alliance entre Dieu (le vigneron), Israël (sa vigne) et son peuple (ses ouvriers).
L’image de la vigne résonne donc aux oreilles des disciples comme l’évocation de l’Alliance et surtout d’un temps nouveau attendu où le vigneron divin viendra rebâtir sa vigne.
Mais si le Royaume des cieux est comparé à cette vigne, le portrait du maître du vignoble est assez étonnant. La parabole ne met pas en avant le travail des ouvriers, elle ne parle ni de soins, ni de vendanges.
Le personnage principal est ce maître, qui ne cesse de sortir de son vignoble pour aller sur la place publique chercher de la main d’œuvre. Dans ce temps antique, la place du village servait de lieu habituel pour trouver un employeur, comme la place est aussi un lieu de jugement dans la tradition biblique (Ruth 4).
Ainsi, chaque heure, ce propriétaire part pour quérir des employés sans qu’il soit fait mention d’un manque de main d’œuvre… sans que ce maître-là ne questionne les uns ou les autres sur leurs compétences. Aller à ma vigne ! voilà le seul mot d’ordre, celui de rassembler ceux qui n’ont trouvé personne pour subvenir à leur revenu quotidien, personne pour les sauver sinon ce vigneron. Allez à ma vigne !
Le maître semble davantage se soucier du salut de ces gens que des besoins de sa vigne. Allez à ma vigne… et vous trouverez le salut. Ainsi agit-il depuis la première heure (6 heures) jusqu’à la onzième (17 heures), peu avant le repos du soir et la tombée de la nuit.
Que l’ouvrier reçoive son salaire au soir de chaque jour, rien de plus habituel. Qu’il reçoive un denier pour sa journée complète de travail, rien de plus normal. Mais l’attitude de notre vigneron est des plus surprenantes. La parabole et la logique du personnage peuvent nous faire réagir. Si nous sommes comptables et soucieux d’une justice respectueuse de la Loi, nous pourrions souhaiter que si le salaire convenu est d’un denier par jour, les derniers employés devraient recevoir 1/12 de denier. Ou bien si nous accueillons la générosité de l’employeur, nous attendons à ce qu’il distribue 12 deniers aux ouvriers de la première heure. C’est bien ce à quoi ils s’attendaient : un salaire plus élevé qu’un seul denier.
La mesure prise par le vigneron paraît injuste au regard de ceux qui ont travaillé dur durant douze heures sans être pour autant récompensés. Est-ce cela la justice de Dieu qui vient avec ce Royaume ? Le temps de la rétribution renvoie à celle attendu au jour du jugement. Et cette parabole répond aussi à la question de Pierre pour avoir tout quitté et suivi Jésus dès la première heure… Voici que nous avons tout quitté pour te suivre : quelle sera donc notre part ?
28 Août