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2 octobre

2 octobre 2024.

Commentaire de RB 27,5-7

5 L’abbé doit faire tout ce qu’il faut et très vite, pour ne pas perdre une seule brebis du troupeau que Dieu lui a confié. Pour cela, il se sert de toute son intelligence et de toute son habileté.

6 En effet, il le sait : il a reçu la charge de conduire des personnes malades et non pas de faire peser un pouvoir exagéré sur des personnes en bonne santé.

7 Il aura peur de la menace que Dieu a faite par la bouche du prophète Ézékiel : « Les brebis que vous trouviez grasses, vous les avez prises. Mais les faibles, vous les avez chassées » (Ez 34, 3-4).

Avec l’image de l’Abbé qui doit agir comme le « Christ médecin » (versets 1 à 4) se superpose une autre image, celle du « Christ bon Pasteur » (versets 5 à 9).

Au verset 5, Benoît demande à l’Abbé de prendre sur lui les fautes de ses frères car il est responsable des fautes de ses frères et ne doit pas démissionner par rapport à un frère en difficulté.

Au verset 6, l’Abbé doit prendre des décisions, mais il ne doit jamais se montrer tyrannique et ici Benoît reprend la doctrine de Pachôme et de Basile qui mettent en garde les supérieurs contre le mépris envers un frère, la partialité et l’injustice. L’Abbé doit se comporter envers un frère en difficulté comme le Christ avec les malades. Benoît parle souvent dans la Règle de la fragilité des faibles et toute sa doctrine à ce sujet se trouve résumée en RB 72,5 : « Ils supporteront avec une extrême patience leurs infirmités morales et physiques ».

Saint Cyprien écrivait à propos des Pasteurs trop durs : « Il faut éviter ce qui ne vient pas de la bonté de Dieu, mais de la présomption d’une philosophie trop dure ».

Pour Benoît comme pour Cyprien, Pachôme ou Basile : la miséricorde du Bon Pasteur est le seul repère qui doit guider l’Abbé.

Au verset 7, Benoit évoque la figure évangélique des mauvais bergers en citant Ez 27, 7 : « Vous preniez ce qui était gras et vous dédaigniez ce qui était malade ». Il est intéressant de noter que Pachôme utilise le même verset d’Ezéchiel lorsqu’il parle des supérieurs de monastère qui sont trop durs.

Voici ce qu’écrit le même prophète Ezéchiel à propos du bon berger : « Je chercherai la brebis perdue, je ramènerai celle qui est égarée, je soignerai celle qui est blessée, je fortifierai celle qui est malade. Celle qui est grasse et bien portante, je veillerai aussi sur elle. Je les ferai toutes paître avec justice » (Ez 34,16).