19 janvier 2025.
2ème dimanche du Temps Ordinaire
Année C
Jn 2, 1-11
Chaque année le deuxième dimanche du temps ordinaire… est un dimanche extraordinaire. En effet, au lieu de commencer à lire l’Évangile de Luc qui est l’Évangile qui va nous accompagner tout au long de cette année, la liturgie de la Parole nous offre une page de l’Évangile selon saint Jean, celle des noces de Cana, dernier triptyque des Manifestations de Jésus
À l’Épiphanie, à travers la visite des Mages le Christ s’était manifesté comme la Lumière des Nation… Au Baptême, dimanche dernier, Jésus s’est révélé comme le Fils Bien-Aimé, et aujourd’hui à Cana le Seigneur se dévoile comme l’Époux
« En ce temps-là, il y eut un mariage… » litt… « Le troisième jour… »
Cette notation de l’Évangéliste est très importante. Les noces de Cana ont eu lieu trois jours après l’appel des premiers disciples dont les noms et les visages nous sont si familier… André, son frère Pierre, Philippe , Nathanaël… « On aurait pu imaginer écrit Jean Vanier que Jésus veuille donner une formation spirituelle et intellectuelle à ses hommes appelés dans l’avenir à jouer un rôle important… les amener dans une école pour approfondir leur connaissance de la Torah, des Écritures, des prophètes… » Mais à notre grand étonnement Jésus ne fait rien de cela… mais il les amène à une grande fête… à des noces… à Cana en Galilée… Oui, c’est là que ses premiers disciples commencent leur chemin de foi…
Et, c’est là à Cana sous le signe de la fête, de la Joie, du bonheur partagé… que Jésus inaugure son ministère public, son Évangile, sa Bonne Nouvelle… l’amour est notre destin ultime… et nous sommes tous appelés à l’extraordinaire repas des noces divines.
Cana c’est la manifestation de Jésus comme l’Époux… L’Époux venu établir avec son peuple, avec toute l’Humanité une Alliance éternelle, selon les paroles du prophète Isaïe « C’est la joie de l’Époux au sujet de l’Épouse que Dieu éprouve à ton sujet » (Is
Et le vin… le vin qui coule à flot… et du bon vin est le symbole de cette joie de l’Amour… de se savoir aimé… mais le vin de Cana est déjà prophétie annonce du sang versé pour nous pour sceller l’Alliance éternelle… Me viennent à l’esprit ces mots que Blaise Pascal entendit un jour… « Ce sang… c’est pour toi que je l’ai versé… »
Ensuite… Cana c’est Jésus… mais aussi Marie… Marie est là… Femme attentive, femme prévoyante qui voit… qui s’aperçoit d’un problème très important pour les mariés : le vin est fini, le vin, symbole de la joie de la fête.
Marie découvre la difficulté, la fait sienne dans un certain sens et, avec discrétion, agit immédiatement. Elle ne reste pas là à regarder, elle ne s’attarde pas à exprimer des jugements mais elle s’adresse à Jésus et lui présente le problème tel qu’il est : « ils n’ont pas de vin » (Jn 2,3).
Et quand Jésus lui répond que son « heure n’est pas encore arrivée », elle dit aux serviteurs : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le » (v. 5).
Alors Jésus accomplit le miracle, transformant une grande quantité d’eau en vin, un vin qui apparaît toute de suite le meilleur de toute la fête.
Mais Cana c’est aussi les serviteurs… à qui Marie s’adresse … « Tout ce qu’il vous dira, faites-le » (Jn 2,5).
Évidemment, le miracle a lieu par l’œuvre de Jésus ; toutefois, il veut se servir de l’aide humaine pour accomplir le prodige. Il aurait pu faire apparaître directement le vin dans les jarres. Mais il veut compter sur la collaboration humaine et demande aux serviteurs de les remplir d’eau. Comme il est précieux et agréable à Dieu d’être au service des autres ! Cela plus que toute autre chose nous rend semblables à Jésus, qui « n’est pas venu pour être servi mais pour servir » (Mc 10,45).
Ces personnages anonymes que sont les serviteurs nous enseignent tant de choses. Non seulement ils obéissent, mais ils obéissent généreusement : ils remplissent les jarres jusqu’au bord (cf. Jn 2,7). Ils ont confiance en la Mère et font immédiatement et bien ce qui leur est demandé, sans se plaindre, sans tergiverser. »
Nous pouvons nous aussi être des mains, des bras, des cœurs qui aident Dieu à accomplir ses prodiges, souvent cachés. (Pape François)
Le récit des Noces de Cana est un récit qui nous invite à entrer dans le bonheur de l’Alliance. Mais, il faut savoir que ce bonheur ne nous est pas donné subitement ; il ne vient pas en un jour (« Mon heure n’est pas encore venue » dit Jésus).
Il faut s’armer de patience, puis se préparer en écoutant, en faisant confiance et en suivant le chemin de Jésus. (« Faites tout ce qu’il vous dira. »).
C’est peu à peu que l’eau de notre cœur se transformera en vin : c’est peu à peu que nous découvrirons la joie, le bonheur de vivre avec Dieu… la joie, le bonheur de servir ses frères et sœurs en humanité. »
Je dormais et je rêvais que la vie n’était que joie.
Je m’éveillais, et je vis que la vie n’est que service.
Je servis et je compris que le service est joie.
(Tagore)
Mercredi de la 17ème Semaine du Temps Ordinaire (Mt 13, 44-46)