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16 novembre 2024.

Samedi de la 32ème Semaine du Temps Ordinaire

Lc 18, 1-8

Une veuve, un juge ! Une bouche désolée qui implore que justice lui soit faite et une oreille mondaine ne voulant pas entendre.  Tel est le premier message que nous recevons aujourd’hui.

La prière de cette veuve ne paraît pas émouvoir ce juge. Déçue de ne pas être écoutée, cette veuve ne se résigne pas. Elle poursuit sa supplique auprès du juge jusqu’à son exaucement.

On demandait à Sainte Thérèse de Calcutta comment prier. Sa réponse est en deux mots :  en priant… sans se lasser … C’est bien l’attitude de la veuve.  Elle a continué à demander au juge de lui rendre justice.

Cette parabole se vit au cours de nos journées.  « Tu écoutes quand je te parle ? » Souvent, le conjoint, l’enfant se comporte comme le juge. La veuve et le juge ne sont pas sur la même longueur d’onde. 

Le juge exerce une autorité qu’il a reçue pour régler les conflits sociaux. Peu à peu, il choisit ses relations, celles qui le mettent en valeur. Il vit dans les mondanités de son temps.  Son service de juge l’a situé parmi les gens influents, les gens de pouvoir : ceux qui se croient supérieur aux autres gens. Le juge s’est éloigné du petit peuple. Il ne respecte pas Dieu ; il se moque des hommes…  Son cœur de chair est devenu un cœur de pierre, indifférent aux souffrances des personnes qui recourent à son service judiciaire.

Pour affronter ce juge injuste, Jésus lui envoie une veuve venant lui demander justice.  Une veuve ?  Pourquoi ?  Depuis son veuvage, elle a été exclue d’une large part de la vie sociale qu’elle vivait avec son époux. Elle a perdu un statut social. Elle est démunie de toute autorité.  Face au pouvoir, à la force et à la supériorité d’un juge mondain, la veuve est comme un petit enfant sans pouvoir, sans force, sans supériorité. Cependant, il lui reste ce qui ne peut lui être enlevé et que le petit enfant ne connaît pas encore :  la prière.

Jésus ne dit rien sur les litiges et mésententes qui mettent cette femme en situation de précarité.  Son message qu’il nous donne prend forme dans le témoignage de cette veuve.
Par la prière, cette femme reçoit la force d’aller vers le juge. Ses épreuves se prolongent par l’indifférence de celui-ci.  Cette justice inhumaine ne représente certainement pas la justice de Dieu.

Jésus l’accompagne dans ses épreuves. Il lui donne le courage de persévérer. « Va ! Dis-lui encore ce que ce juge doit entendre pour exercer envers toi la résolution des injustices qui t’affligent. »  Et la veuve revient à la charge avec persévérance une fois, deux fois, plusieurs fois.  Elle prie le juge de ne plus lui refuser de rendre justice.
Le juge concède à la supplication de cette femme qui l’ennuie. Il lui rend justice pour qu’elle ne lui casse plus la tête.

Les vrais priants missionnaires sont ces pauvres de cœur ; ce sont ces petits, ces enfants sans pouvoir, sans force et sans supériorité. Quelle attention portons-nous sur ces petits qui nous sont proches ? Comme la veuve et le publicain, ils nous révèlent quelque chose de la présence aimante de Dieu et de son action dans leur vécu quotidien. La prière du publicain ouvre une voie nouvelle au pharisien ; celle de la veuve une voie nouvelle pour le juge. Vont-ils prendre cette voie nouvelle ? Cette voie nouvelle est offerte à nous tous. A chacun la liberté de s’y engager, de prier et d’agir ou de l’éviter.