27 mars 2025.
27 mars
5 Oui, c’est l’abbé qui décide. Il juge ce qui vaut mieux et tous lui obéiront.
6 Les disciples obéissent au maître, voilà ce qui convient. Mais le maître, lui, doit tout organiser avec prévoyance et justice.
Je voudrais parler aujourd’hui de la prise de parole au Conseil comme au Chapitre conventuel. Saint Benoît dans ce chapitre nous donne des conseils et des orientations que nous connaissons bien, mais qu’il est important de replacer dans une dimension de foi.
Prendre la parole pour un chrétien et plus encore pour un moine, c’est répondre à la Parole de Dieu, c’est donner son avis en homme qui écoute la Parole.
Or, la Parole avec un « P » majuscule, c’est le Christ, le « Logos », c’est Lui qui nous apprend à parler et si nous gardons le silence, c’est pour l’écouter et faire que nos prises de paroles en communauté aient un poids humain, spirituel, et fassent écho à la Parole de Dieu.
Nous ne parlons pas pour dire quelque chose d’intelligent ou encore pour être bien vu des autres ; la parole d’un moine peut parfois être difficile à dire, courageuse, différente de celles qui ont été dites par les autres frères car elle prend appui sur la parole du Christ qui était un homme libre.
La question n’est pas « si je dis ce que je pense vraiment, qu’est-ce que les autres vont penser ? », mais bien plutôt, : « Si je ne dis pas ce que je pense, suis-je fidèle au Christ qui a mis en moi sa Parole ? »
Par contre, il faut préparer sa parole pour qu’elle ne blesse pas, qu’elle ne soit ni violente, ni arrogante, mais humble.
Une fois livrée à la communauté, ma parole ne m’appartient plus ; elle appartient au trésor de la communauté qui en fera ce qu’elle voudra, comme Dieu le voudra.
Pour ma part, l’important est alors d’obéir à ce qui a été décidé et d’y entrer à fond.
Commentaire Règle de saint Benoît Prologue 14-22