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5 avril 2025.

Samedi de la 4ème Semaine du Carême

Jn 7, 40-53

Cette racaille qui ignore la Loi, ce sont des maudits !

Depuis toujours, dans chaque religion, il y en a qui croient sur la base de leurs études et de leurs connaissances et d’autres qui croient parce que des hommes ou des femmes leur ont dit ce qu’il faut croire.

Pour Jésus, la foi et l’amour sont liés, la foi naît de l’amour et non de l’étude, aussi chacun sans distinction de classe ou de culture, est en état d’accéder à cette foi aimante.

Dans l’Evangile d’aujourd’hui, les pharisiens réagissent à cette révolution spirituelle, à cette émancipation de l’opinion publique… mais ils ne voient pas que leur manière de posséder, d’annoncer et de répandre la foi n’a rien à voir avec l’amour. C’est pourquoi ils répandent la malédiction au lieu de l’amour.

Et ils s’en retournèrent chacun chez soi, nous dit saint Jean :

  • Les pharisiens s’en retournent, persuadés qu’il faut prendre des mesures pour éviter que ces nouveautés ne s’enracinent.
  • Nicodème aussi s’en retourne à la maison, divisé en lui-même. On lui a conseillé d’examiner davantage l’Ecriture.
  • Les gardes s’en retournent aussi. Jusqu’à présent ils n’ont rien fait d’autre que d’exécuter les ordres qu’on leur donnait, maintenant ils constatent qu’il existe des devoirs qui ne sont pas des ordres extérieurs ; que la foi, même celle d’un serviteur, peut se faire déterminante dans une vie.

Chacun va son chemin… et le Seigneur se rend au Mont des Oliviers !

Cette piscine semble bien avoir été un lieu peu orthodoxe, où la religion populaire juive paraît avoir transportée une légende païenne où le bouillonnement de l’eau de cette piscine aurait des vertus miraculeuses. 

Cette croyance accentue le caractère tragique de la situation ; de fait, c’est bien souvent quand l’homme a tout essayé et qu’il est désespéré qu’il se tourne vers les croyances populaires.

Jésus oblige cet homme à exprimer son désir personnel d’être guéri : le paralytique lui répond en reconnaissant sa solitude, son isolement… Je n’ai personne dit-il !

Le nom même de cette ville manifeste la dureté de la situation : Bethsaïde, c’est-à-dire la ville maudite !

Dans ce texte, il n’y a là que la souffrance, aucune compassion, chacun est seul pour se battre, et… que le plus fort l’emporte !

C’est là que Jésus guérit cet homme et vient le rejoindre dans son effroyable solitude. Par sa Parole, il le libère. Et aussitôt, le paralytique bondit de son grabat, sain dans tous les membres de son corps et plein de vigueur et, saisissant la civière qui l’avait porté, il marche au milieu de la foule.

Désormais, il va devoir réapprendre à vivre ; Jésus l’invite à la sainteté : ne pèche plus ! Les vieilles habitudes acquises depuis trente-huit ans de solitude pourraient le laisser enfermé en lui-même, dans une satisfaction égoïste… Jésus lui ordonne de mener une vie de gracié comme il le fera ailleurs pour la femme adultère : Ne pèche plus.

Le paralytique manifeste déjà cette libération en portant son grabat et en portant témoignage !

La loi ne pouvait pas le sauver car elle le laissait seul… Pour rejoindre cet homme, et chacun de nous en son lieu de souffrance, Jésus prend notre place.

Sur la croix, la conséquence de sa vie donnée, de ses paroles divines et de ses gestes d’amour, il sera rejeté du côté de ceux qui n’ont personne pour les sauver.

Désormais, nous dit saint Jean, on va poursuivre Jésus à cause de ce qu’il a fait le jour du Sabbat… il s’est en quelque sorte substitué à la loi de Moïse, à la loi tout court. Il en mourra, mais sa mort loin de démentir la vérité de son geste, va le manifester sur un écriteau éternel.

Désormais, aucun pauvre ne pourra plus dire : je n’ai personne ; et, à ses disciples, le Christ ressuscité confie cette mission de se porter vers ces lieux et vers ces personnes où règne le désespoir de la solitude.