28 novembre 2024.
Commentaire RB 41 (Introduction)
Nous avons déjà parlé des repas dans les chapitres 39 et 40 à propos de la nourriture et de la boisson à donner aux frères ; ici Benoît fixe l’heure des repas et ce chapitre 41 vient clore l’ensemble des chapitres 35 à 41 sur l’alimentation des moines.
Dans ce chapitre, Benoît traite aussi de la pratique du jeûne qui varie en fonction du travail et du temps liturgique.
En Italie, du temps de Benoît, les Romains qui en avaient les moyens, mangeaient trois fois par jour : il y avait le ientaculum, notre petit-déjeuner actuel (sobre réfection) ; le prandium, déjeuner assez frugal (notre repas de midi) ; la cena, le repas du soir, le souper, qui était le repas principal.
Dans la tradition monastique, les heures des repas sont fixées en fonction du soleil : étant donné qu’en fonction des saisons le soleil brille entre 10h (l’hiver) et 13h (l’été). On mangeait une seule fois par jour (et encore pas tous les jours), immédiatement après le coucher du soleil.
Voici ce qu’écrit Cassien : « Ils ne mangeaient et ne buvaient pas tant ce qui leur plaisait que ce qui leur était nécessaire, et encore, pas avant le coucher du soleil, pour associer le temps de la lumière à l’application aux méditations spirituelles, et le souci du corps à la nuit » (Int. 2,5,2).
Chez Pachôme, les heures des repas dépendant du cycle liturgique ; pendant le temps pascal, il n’y a pas le jêune hebdomadaire et deux repas sont servis quotidiennement, midi et soir. Aux autres temps liturgiques, on jeûne les mercredis et les vendredis, selon la tradition chrétienne (ces jours du jeûne chrétien sont désignées déjà dans la Didaché) et il n’y a qu’un seul repas par jour servi le soir. Les autres jours, les frères peuvent manger soit après sexte, soit après none et ils sont libres de se passer du repas du soir qu’ils ne prennent que lorsqu’ils ont effectué de rudes travaux , ou en cas de grosses chaleurs ?
La tradition monastique latine allège la pratique de l’Orient. Il y a deux repas sauf en période de jeûne et l’on ne prend le repas de midi qu’après none, sauf le dimanche où ce repas est pris après sexte.
Nous verrons demain comment Benoît s’approprie et modifie la Tradition monastique.
Commentaire RB 3, 7