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25 novembre

25 novembre 2024.

Commentaire RB 40, 1-4

1 « Chacun reçoit de Dieu un don particulier : l’un celui-ci, et l’autre celui-là » (1 Corinthiens 7, 7).

2 C’est pourquoi nous hésitons un peu à fixer la quantité de nourriture et de boisson pour les autres.

3 Pourtant, à cause de l’infirmité de ceux qui sont faibles, nous pensons qu’une hémine de vin suffit à chaque frère pour la journée.

4 Mais, à certains, Dieu donne la force de s’en priver. Ceux-là doivent le savoir, ils recevront pour cela une récompense spéciale.

Ce chapitre sur l’usage du vin fait suite à celui de la nourriture et l’on comprend que Benoît traite à la suite des deux chapitres (manger et boire vont ensemble).

Dès le début, la citation de la Première Épître de saint Paul aux Corinthiens (chacun reçoit de Dieu un don particulier, l’un celui-ci l’autre celui-là) donne un éclairage sur tout le chapitre. Benoît considère que s’abstenir de vin est un charisme, au sens large du terme. Il ne suffit pas de fixer la ration de vin ; Benoît déplace la question au niveau de la responsabilité personnelle des frères, quant à leur propos ascétique. En même temps, par le truchement de la citation scripturaire, il indique qu’on ne saurait légiférer en ce domaine, puisque la force de s’abstenir varie selon les personnes : c’est un don de Dieu.

Avec beaucoup de prudence, comme déjà au chapitre 39, verset 1à propos de la nourriture où Benoît prévoit 2 plats au lieu d’un seul à cause dit-il de la faiblesse des frères.

Benoît énonce ici une règle (une hémine de vin). Il est évident qu’il aborde un sujet très controversé ; il le traite avec délicatesse. Comme dans les titres des chapitres 39 et 40, il emploie le concept de mesure / mensura, qui caractérise sa sollicitude pour les frères, et son respect des diversités.

Avec les mêmes mots qu’au chapitre 39, versets 1 et 4 : « nous croyons que cela suffit », il concède, en vertu de l’humaine faiblesse une mesure quotidienne pour la ration de vin qu’il appelle une hémine (1/2 litre de vin sans doute, mais la mesure a varié selon les monastères).

Benoît peine à faire cette concession, puisqu’au verset 4 il reprend le verset 1 : c’est l’abstinence de vin qui convient au genre de vie ascétique et monastique. Benoît rappelle indirectement que les Pères avaient la force de s’abstenir totalement de vin. En évoquant la récompense, il présente l’abstinence non comme une privation, mais comme un choix motivé par la suite du Christ. 

Nos besoins en matière de nourriture ou de besoin varient selon les frères, aussi nous devons être attentif que mes besoins véritables ne sont pas forcément ceux de mon frère.

Cette humanité de Benoît qui ne veut pas écraser les frères, nous la vivons en communauté, mais chacun peut et doit s’interroger sur sa liberté par rapport à la nourriture. Est-ce que je mange selon mes besoins ou est-ce que je manque de liberté par rapport à la nourriture ?